Je ne sens
plus mes membres
Je suis
ravis d’être dans cette chambre,
Mes gestes sont
mous, ma pensée lente
Je déploie
de grands efforts pour avoir des phrases cohérentes.
Les mots
courir, danser, vif, éclatant,
Rapide,
spide, me semble démoralisant.
Alors que
calmement, sereinement,
Doucement
sont mon enchantement.
Dormir oui
dormir,
Quitter se
monde pour de rire,
Le quitter
un court instant.
Ce repos
est revitalisant
Loin des
contraintes, des obligations,
Notre âme
joie de son évasion.
En ce
moment, ma vitalité n’est plus que cendres,
Je ne sens
plus mes membres.
Ils ne
sentent plus leurs membres.
Ils veulent
avoir une chambre.
Par le
froid, les voila paralysés.
Plus de
sensation, plus d’envies, ils sont démoralisés.
Certains
essaient de les aider, de leur redonner espoir,
Mais ils
ont été tellement trompé, qu’en personne ils peuvent croire.
Tous à la
rues pour différentes raisons,
Tous
subissent les caprices du temps et des passants pour les mêmes raisons.
Egoïsmes,
refus de voir la vérité.
D’autres,
se sentent impuissant, mais voudraient bien les aider.
Beaucoup ne
pensent qu’à eux en hiver, quand il fait froid.
Fatigués,
las de la vie, certains cessent d’avoir la foie
Des mots en
vrac assaille leurs pensées:
« Maison »;
« chaleur », « nourriture »; « travailler »;
« Espoir »;
« dignité ».... « nous les rendrent ».
Ils ne
sentent plus leurs membres.
Ils ne
sentent plus leurs membres.
Une
paillote leur sert de chambre.
Leur lieu
d’activité est appelé le tiers monde,
Lieu où la,
les famines grondent.
Epuisés par
le travail, tenaillés par la faim
Leurs
sensations sont effacées par leurs malheurs quotidiens.
Ils ne
veulent que pouvoir exister,
Non plus
survivre, mais vivre dans la dignité,
Ne plus
être exploité, être libre.
Ne plus
avoir peur d’un futur lugubre.
« Maladies
toujours vainqueurs
Pourquoi
t’acharnes-tu à faire notre malheur? ».
Les
techniques sont aussi nécessaires que les moyens,
Mais en
plus d’enseignements il leur faut un soutien.
Enfants
d’Apocalypse comment peuvent-ils ce qu’il leur arrive comprendre
Ils ne
sentent plus leurs membres.
Ils ne
sentent plus leurs membres.
Ils
soufrent dans une chambre,
Victimes de
la guerre
Certains
n’ont plus ni père, ni mère.
Entassé, on
parle déjà d’eux au passé
Car
beaucoup d’entre eux sont condamnés.
Le manque
de médicament et de capacité,
Obligent
les amputations précipitées.
Les seules
visites, à part les volontaires
Sont les
journalistes chasseurs de misère.
Caméras et
autres supports audiovisuels
Viennent
enregistrer leurs souffrances continuelles.
Leurs décès
est dans la boite alors que leurs corps est dans la fausse publique.
Mais ces
films n’empêchent pas les nouvelles crises de fusillades chroniques
Ils ne
sentent plus leurs membres
La guerre
leur à volé et personne ne peut les leurs rendre