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L’adaptation
en dessin animé d'une bande dessinée est d’une affligeante banalité. Ne
serait-ce qu’en 1941, on voyait déjà le premier dessin animé de Superman,
fait par les frères Fleisher. C’est le premier dessin animé qui ne met
pas en scène un animal mais un personnage à l’anatomie humaine. Puis
pour varier les plaisirs, on ne fait pas que dans la qualité. Ainsi en
1966 on fait des adaptations pas très adaptées des BD de Jack Kirby.
Le principe est simple. Vous avez aimé les comics de Kirby retraçant
les aventures de Captain America? Oui ? Alors on découpe les dessins
et on les anime façon South Park dans un dessin animé qui reprend le
scénario et les dessins des BD parues quelques temps auparavant. Là pour
le coup, le Kitsch est présent à mort.
Mais arrivent dans les années 90 des dessins animés
destinés à amener un peu de liquidité financière à Marvel (en vendant les
droits). En effet cette période n’est pas la meilleure qu’aient connu
les maisons d’édition américaines (Marvel était au bord de la faillite).
Mais comme il fallait varier un maximum les personnages à adapter
(Spider-Man, Fantastic Four, Hulk, Iron Man, les X-Men et autres
Silver Surfer étaient déjà passés à la moulinette TV) les
producteurs ont eu l’idée de faire une deuxième série animée basée sur
Spidey. Mais attention ce serait une version alternative de notre héros.
Ce n’est pas
la première fois qu’un dessin animé prend du recul avec l’œuvre d’origine
: rappelez vous du Phantom 2040 (dessin animé français de 1994) qui
reprenait le concept du comics The Phantom mais à la sauce
futuriste.
Cette fois
Spider-Man Unlimited, réalisé par Red Richard en 1999 (pour Kid Fox)
narre la manière dont notre héros va sauver les humains de la Contre-Terre
des créations du Maître de l'évolution, dans un monde très proche de celui
de Spider-Man 2099 (série alternative de chez Marvel déclinant déjà
les héros actuels à la sauce futuriste). On y rencontre Vénom et
Carnage ainsi que des versions alternatives du Vautour et de Green Goblin
(des méchants de l’univers classique de Spider-Man). |
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Cette série
qui n'eut que quelques épisodes (elle n'a pas marché) a pourtant vu le
jour en même temps qu’un grand succès animé : "Batman Beyond"
(diffusé en janvier 1999 sur WB network).
Cette série pourtant se situe sur le même créneau en
montrant une version alternative (futuriste) d'un héros de BD connu, un
univers étrange où on doit tout redécouvrir, un générique punchy (guitare
électrique à l’appui) et un robot plus humain que les humains, devant
lutter pour être accepté pour ce qu’il est. Ce robot, apparut pour
la première fois dans l’épisode 27 de Batman Beyond (qui donnera lieu au
dessin animé « projet Zeta »), est clairement adapté du robot X-51 (alias
Machin Man) présent dans les BD Marvel et dans le dessin animé
Spider-Man Unlimited.
En plus du
concept et de l’univers futuriste assez proche, les costumes des héros
suivent la même évolution : plus de collants mais en armure, armure qui
vole et qui devient invisible pour Batman. L’armure nanotechnologique
de Spidey elle aussi peut devenir invisible, dingue non ?
Contrairement
à la série de notre arachnide préféré, Batman n’est plus celui des
origines : Wayne. Même si Bruce Wayne est toujours très présent, le
héros est son successeur, Terry McGuinnis.
Pour Spidey
on retrouve Peter Parker, mais loin de sa famille et de ses amis, il doit
se faire une nouvelle vie. Dès lors, du Spider-Man que l’on connaît il ne
reste que l’idéale… Ne peut-on pas faire alors encore un parallèle
entre le nouveau Peter Parker et Terry McGuinnis ? Surtout si on prend
en compte le fait que Spidey soit toujours Peter et que Bruce soit
toujours si proche des aventures de Batman, ce n'est en fait qu'une
manière stylistique de se porter caution morale des ces adaptations.
Cautions morales destinées à faire accepter ces nouvelles versions qui
n'ont de commun avec l'original que le nom du héros et leur lutte pour la
justice.
Alors que les
aventures de Spidey sur la Contre Terre sont passées inaperçues en France,
Batman Beyond continue d’être diffusé sur France 3 actuellement le
dimanche matin dans F3X, comme quoi le succès dépend du juste équilibre
entre le relooking et classicisme.
Mr Bey
Juillet 2004
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