Le soir, lors de la nouvelle lune

Je pense a la vie avec rancune.

Les bus dans la ville me rappellent les vers,

Ceux qui traversent les cadavres en long en large et en travers,

Se nourrissant du corps putréfié,

Formant des galeries dans le macabé.

Les rues comme ces créations animales

Permettent le déplacement des charognards idéales:

Ceux qui se trouvent dans ces transports,

Et qui traversent la ville, le mort.

Le soir du premier car de lune

Je pense aux gens sans fortune,

Les morts-vivants des villes.

Quelques riches, tels des croques morts,

Croquent, mangent, se nourrissent de la misère tels des porcs.

Les honnêtes citoyens aident ses charognards

A saigner à blanc les plus démunis pour quelques dollars,

Sans même s’en rendre compte, leur inactivité

Est la preuve de leur culpabilité.

Le soir, lors de la pleine lune

Je pense que rien ne change et que c’est une lacune.

Les gens n’en ont rien à faire,

Ils ne se battent que pour sauver leur bouffes, leurs terres,

Et c’est bien humain, mais pas civique.

La prise de conscience serait dramatique,

Les gens se rendraient compte qu’ils ne sont pas si bien que ça.

La société résisterait-elle à cette révélation là?

Ils se terrent comme les insectes grouillant sous terre

Et disent à ceux qui crient leurs misères de se  taire.

Le soir lors du dernier car de lune

Je pense à la vie avec Rancune.

Rancune est un ami à moi.

Avec lui en voyant le mode tel qu’il est, on a perdu la foi.

Les charognards ont comme compère Prospérité,

Qu’ils nourrissent sur le dos des pigeonnés.

Pour guérir la société il faut retirer ce vers solitaire

Qui bien que son hôte se meurt, prospère.