Philippe Geluck, né à Bruxelles en 1954, a grandi avec la revue Hara-Kiri. Après des débuts comme comédien (il a fait l’Insas, prestigieuse école des arts de la scène), il ne cesse pourtant jamais de dessiner. Connu tout d’abord à travers les lettres du Docteur G diffusées sur Rires et chanson, sa BD du Chat, il devient vraiment célèbre en France à travers ses émissions avec Ruquier et Drucker.

Le Chat, ça vous dit quelque chose ? Ce personnage de BD est né par hasard, à la demande du journal Le Soir en 1983. il sera vite édité chez Casterman puis arrivent les produits dérivés : agendas, cartes postales, montres et autres objets usuels et décoratifs, campagnes publicitaires, causes citoyennes (la marche blanche, la guerre en Irak, la montée du Front National). L’expo consacrée au Chat de Philippe Geluck à l’École des Beaux-Arts de Paris, fête notamment les vingt ans du chat et nous permet d’approfondir notre connaissance de l’univers cartoonesque de Philippe Geluck.

L’expo commence dans la cour vitrée de l’École nationale supérieure des beaux-arts à Paris décorée de 26 peintures géantes parodiant les classiques. Dans la cour on pénètre dans un crayon géant long de 28 m, haut de 5. On y découvre les premiers dessins d’enfance de Philippe Geluck que ses parents avaient gardés, ensuite ceux de son adolescence et les premiers publiés (à l’âge de 16 ans). De véritables dessins inédits accompagnés d’objets d’enfance de l’auteur dont de superbes vieilles BD de SF et de vieux jouets qui feraient rêver des brocanteurs. On découvre un humour très noir et très drôle (la série des musiciens notamment), puis on arrive à des travaux plus poussés, des aquarelles faites entre ses 17 et ses 25 ans. On pénètre alors dans l’univers du Chat, puis dans celui de sculptures et d’objets spécialement créés pour l’exposition, une salle de murs vidéo, les Vénus de Milo, les grandes toiles faites pour l’Expo... C’est une vision à la fois rétrospective et prospective, puisque la plus grande partie des pièces présentées ont été spécialement conçues pour l’exposition.

C’est donc le sourire aux lèvres que l’on ressort de l’expo, hélas la réalité mercantile de la boutique à la sortie de l’expo nous assomme par les prix exorbitants des reproductions des dessins vus quelques minutes auparavant. Dommage, ça casse un peu le rêve.

[1] L’expo se tient jusqu’au 4 janvier 2004, au 14, rue Bonaparte Paris 6e. Tous les jours (sauf lundi), de 10 à 19 h, nocturne le jeudi jusqu’à 22 heures.
Accès métro station Saint-Germain-des-Près.
Tarif 6 € en plein tarif et 4 € en tarif réduit.