Amis asthmatiques attention, c’est une vielle BD pleine de poussière que je viens de déterrer pour vous.
 Un petit bijou qui a su traverser les époques et qui mérite un écrin de choix : votre bibliothèque. 

C’est un véritable voyage dans le temps que l’on entreprend quand on ouvre les pages des tous premiersFlash Gordon. Une époque où l’on pensait encore qu’aujourd’hui on conduirait tous des voitures volantes, qu’on se nourrirait uniquement de gellules et qu’on deviendrait tous célèbres en chantant comme une casserole à la TV. Or ce n’est pas un voyage au pays des Jetson que nous propose Flash, mais dans une civilisation extraterrestre « avancée » qui ne reprend en rien les stéréotypes des évolutions que pourrait connaître l’humanité quand elle-même deviendrait « avancée ».

Contre toute attente cette civilisation ressemble plus à un étrange passé peuplé de rois, de chevaliers, de sauvages…

Le créateur de Flash Gordon (Guy l’Eclair en français) se nomme Alex Raymond. Il est né le 3 juillet 1911 à New-Rochelle NY. Il entre au King Features Syndicate comme assistant dessinateur de Tillie the Toiler et travaille ensuite une série noire : L'Agent Secret X 9 sur des scénarios de Dashiell Hammett. Quand le King Features Syndicate décide de lancer un comics de science fiction, A. Raymond s’engage corps et âme, donnant naissance au chef d’œuvre de ça vie : « FLASH GORDON »

Cette série mythique fut adaptée en show radio très tôt mais aussi en films, dès 1936 Larry Buster Crabbe interprète Flash dans 3 serials, rôle repris par Sam J. Jones en 1980 (accompagné par Queen à la partition), puis en dessins animés (en 1979, en 1980 où notre héros est accompagné par Mandrake et le Phantom et en 1999).

l est impressionnant de voir comment dès 1934 Alex Raymond sait déjà où il veut amener son personnage. Le trait précis et le scénario qui peuvent sembler vite répétitifs, permettent à ce comics de donner une place importante à la personnalité des personnages et à l'action. Sans une seconde de répit, le héros sort d’un piège pour tomber dans un traquenard juste avant de sombrer dans un guet-apens. L’action intense ne laisse pas une seconde pour respirer (découpage adapté au format hebdomadaire de la BD sortie au début comme planche dominicale, mais moins adaptée au format album) mais évoque sans détour le thème du « péril jaune ». En effet l’empereur Ming est une représentation du japon impérialiste d’avant guerre très militariste. Les traits d’Alex Rymond s’affineront entre 1934 et 1936, mais conserveront toujours leur charme presque hypnotique.

 En ce qui concerne l’histoire, si vous avez vu le film de Mike Hodges (de 1980), vous la connaissez déjà : un sportif accompli et une jeune journaliste se retrouvent impliqués dans une aventure spatiale où ils devront empêcher l’empereur Ming de détruire la Terre. Le film est étonnamment fidèle aux premières années de la BD, même si la scène où Flash Gordon joue au Football Américain avec les gardes de Ming dans son Palais est une libre adaptation d’une scène ressemblant plus à une démonstration de lutte gréco-romaine. Le scénario, qui se laisse encore facilement lire, fait que cette BD mérite encore aujourd’hui d’être découverte ou redécouverte.