Une bonne initiative mêlant la BD et le DVD

C’est un peu en tâtonnant que les gens s’approchent de cet étrange DVD, et qu’ils finissent par l’acheter. En passant à la caisse il demandent au caissier « c’est bien ? Je le prends pour un cadeau, mon copain aime bien les BD alors… » réponse du caissier « qu’est-ce que j’en sais si c’est bien moi ? ».

Le premier BDVD, né de l’envie d’allier la BD et le DVD a poussé les créateurs à se creuser les méninges pour voir comment ce mariage était faisable sans faire un pur dessin animé. Le temps qu’ils ont passé à la réflexion, la cliente ne va pas le passer à essayer de deviner ce que cette union cache. Elle prend le produit…. « On verra bien si ça plaît, de toute façon ce n’est pas pour moi ».

Il est vrai que ce nouveau concept n’a pas encore de notoriété, d’un parce que c’est un nouveau concept et de deux car il n’est tiré qu’a 140 000 exemplaires. Il vous faudra donc chercher un peu pour le trouver. Mais alors quel est donc le principe de cette BD interactive me demanderiez-vous. Je répondrais qu’on ne dit pas BD interactive, mais BD/DVD.

Sur la base d’un scénario de bande dessinée, des dessins fixes sont filmés de manière dynamique, sonorisés par des voix, des musiques, des bruitages… bon mais ce n’est pas tout, le BDVD utilise les possibilités d’interactivité qu’offre le DVD. On peut ainsi suivre l'aventure en choisissant un des personnages. Bref on fait soit même le choix de l’histoire qu’on va voir.

Bon ça c’est pour le côté technique. Mais l’histoire va-t-elle vous plaire ? Elle n’est pas révolutionnaire. Sur fond d’enquête sur des événements « au-delà de l’entendement humain » qui se passent au manoir de Greenwood, on suit les investigations de Ted Hunter, l’héritier de la mystérieuse bâtisse, et de ses connaissances qu’il a invitées pour le week-end : le professeur James Mac Govern, Rosemary Clooney, Connie Van Deberg et Jeremy Face.

Malgré un menu énigmatique (il n’y a aucune indication, alors il faut y aller en tâtonnant et se rappeler des choix qu’on a fait auparavant) cette BD, montée comme une véritable réalisation cinématographique, offre une histoire qui se « feuillette » facilement, et qui en fonction des cheminements narratifs que l’on choisit, permet de renouveler le scénario à chaque « lecture ».

Conscient que ce n’est qu’un premier essai, cet hybride entre deux « produits commerciaux », qui ont le vent en poupe, ne demande qu’à faire d’autres petits. Cette initiative permet à la BD de dépasser ses frontières actuelles, d’explorer de nouvelles voies, et au DVD de ne plus être qu’une étape du cycle de vie d’un film, mais de devenir un produit à part entière conçu comme tel dès le départ. Bref ce sont deux mondes qui en se rencontrant ont réussi à s’apporter énormément l’un à l’autre. En ça on peut dire que c’est un mariage réussi.