Dès les années 1890 les grands quotidiens d’information américains se livrent une « guerre d’illustrations » dans leurs suppléments dominicaux. Ces illustrés traitent le plus souvent de l’actualité, usant d’un humour destiné essentiellement aux adultes, les bandes dessinées sont conçues en fonction du lectorat du journal. Moyen de fidéliser le lecteur en entretenant le suspense les journaux US voient donc apparaître des séries telles que Bringing Up FatherLi’l Abner, Little JodineLittle Orphan Annie

Très vite ces séries deviennent des licences et sont déclinées en sérials, show radio, jouets, marques déposées vendues à d’autres journaux. Mais ces adaptations de comics ne sont pas celles aux quelles vous pensiez voir en arrivant sur ce site non ?

Il faudra attendre les années 20 pour voir les comics s’éloigner du genre humoristique et voir apparaître des héros tels que Buck Rogers (1929), Dick Tracy (1931), Mandrake (1934), Flash Gordon (1934), The Phantom (1936), Superman (1938)… Face à la peur croissante des psychologues, des familles et des politiques le « comics code » est créé dans les années 50. Le but affiché est de protéger les enfants de ces « comics-book » si dépravant qui font de nos têtes blondes des délinquants imbibés de violence. Véritable frein à la créativité la BD américaine le « code » amène les éditeurs à remettre au goût du jour les aventures de super-héros dans les années 60. C’est ainsi que Marvel Comics (grâce à Stan Lee, Jack Kirby et Steve Ditko) donne naissance à tout un univers d’héros au destin tragique, comme The Fantastic Four (les Quatre Fantastiques), Spider-Man,HulkDaredevil et les X-Men.

Encore une fois ces personnages sont utilisés pour apporter des royalties aux maisons d’édition à travers des passages à l’écran pour le moins kitch. Ainsi les années 60 et 70 continuent à décliner les héros de comics dans des séries B et des dessins animés simplistes. Il faudra attendre 1978 « Superman the movie » pour avoir une adaptation de qualité pour que les comics acquièrent leurs lettres de noblesses dans la Culture avec un grand « C ». C’est grâce à une nouvelle génération qui a grandi avec une nouvelle image du Super Héros : Tim Burton, Sam Raimi… que les super héros sont débarrassés de leur image enfantines et qu’ils acquièrent de la profondeur et de la force. Il ne faut pas négliger non plus l’importance de la révolution dans le domaine des effets spéciaux qui aident à donner du réalisme à ces personnages hors du commun sur le grand écran.

Si de nos jours Hollywood s’intéresse tant aux héros des « illustrés » c’est que la mode des films d’action, viril et plein de testostérones incarnées par Stallone, Shwarzeneger, Willis… n’attirent plus autant que par le passé. Or depuis les attentats du 11 septembre le public américain à de nouveau besoin de retrouver des icônes positives et rassurantes. Défenseurs du bon droit et de la justice les super héros font leur comme back. Né durant la seconde Guerre Mondiale, SupermanBatman,

The Human TorchCaptain MarvelNamorCaptain America ou Wonder Woman, ces héros patriotes et invincibles (qui participaient à la propagande américaine), reprennent le collier pour renforcer l’unité nationale.

Mais à ce phénomène « iconique » voir « théologique » s’ajoute la nostalgie des héros de notre enfance. Si les personnages de nos BD et dessins animés d’enfance attirent tellement les réalisateurs c’est qu’ils enchantent aussi une nouvelle génération de spectateurs : les adulescents. Dans un contexte économique et géopolitique incertain et dangereux, l’enfance semble le seul cocon assez protecteur. Alors quoi de mieux alors que de se reconnaître dans une icône magnifiée pour oublier ses soucis quotidiens ?

Si les super héros deviennent de plus en plus adultes et les histoires de meilleure qualité ils restent une pompe à fric pour les producteurs. Alors cette prolifération participe bien évidemment au développement de la popularisation des héros de BD mais risque de provoquer une explosion sur le marché de nouveaux titres, de nouvelles superproductions et de nouvelles séries TV… et qui dit production de masse dit qualité fluctuante d’une œuvre à l’autre.

Parmi cette explosion d’adaptation il est un peu difficile de s’y retrouver. Ce site a pour ambition de lister toutes les adaptations de comics. Près de 500 films, séries, sérials, émissions de radio, disques vinyles, dessins animés, films amateurs sont recensés ici. Toutefois si vous noté des oublis ou des erreurs c’est avec grand plaisir que je prendrais en compte vos remarques. 

Sur ce je vous souhaite une bonne visite sur le site Bandes des Cinés en espérant que certaines fiches réveilleront chez vous de bons souvenirs (les cartoons Spider-Man ouBatman), vous feront rire (Crossover entre la Chose des fantastiques et les Pierres à Feu ou entre Batman et Scooby-Doo), vous surprendront (il est étonnant de voir que la France a adapté tant de comics), vous intrigueront (les Vengeurs faisant une pub pour les biens faits du lait), vous feront réagir (Batman & Robin… haaaaaaaaaaa !!!!), et vous donneront envie (avec les fiches sur les films en préparation à Hollywood).

Sur ce « ça va chauffer ! ».