Les premières BD à proprement parlées remontent à la fin du XIXe siècle avec les aventures de la Famille (Georges Colomb alias Christophe). Bien que moins répandue en Europe qu’aux USA, la publication de bandes dessinées en feuilletons dans les suppléments de quotidiens est pourtant à l’origine de personnages comme Bécassine (1905), Bibi Fricotin (1924), Zig et Puce (1925)… 

Il faudra attendre la vague Belge en 1929 avec la naissance de Tintin dans les pages du Petit Vingtième, le supplément du journal Vingtième Siècle pour que la BD acquière ses premières lettres de noblesses. C’est alors que Dupuis lance l’hebdomadaire Spirou(1938), Marijac, Fripounet et Marisette lancent le Coq Hardi (1945), le journal Vaillant (où apparaît, après avoir paru pendant sept ans dans le journal l’Humanité, Pif le Chien), le journal Tintin (1946) et le journal Pilote (1959) fondé par René Goscinny, Albert Uderzo et Jean-Michel Charlier. Dès lors rien ne peut arrêter la prolifération de héros mythiques : Lucky Luke (1946), Blake et Mortimer (1946)Achille Talon (1963)…

La création du Salon international de la bande dessinée d’Angoulême et le développement d’une activité d’étude et de recherche sur ce neuvième art permet à la bande dessinée de connaître une reconnaissance officielle à partir des années soixante. A cela s’accompagne une révolution culturelle (mai 68) qui voit en la BD un nouveau média. La bande dessinée pour adultes se développe : Hara-Kiri (1960), Charlie Mensuel (1969), Charlie Hebdo (1970), L’Écho des Savanes (1972) et Métal hurlant (1975).

Parallèlement à cette reconnaissance les années 80 voient les plus populaires des BD adaptées à la TV : Lucky LukeYakariles schtroumpfs… Aujourd’hui, le passage du papier à l’animé est quasiment systématique : Kid PaddleTiteufCédricPetit VampireTrolls de Troy… Il est vrai que la version télé d’une bande dessinée déjà traduite en dix langues a plus de chance d’être revendue à l’étranger. Pour les auteurs, c’est une garantie, puisque les droits se négocient entre 50 000 et 20 000 euros par BD adaptée.

 

Longtemps cantonnés aux dessins animés pour les enfants les héros de papier prennent désormais les formes d’acteurs connus : Christian Clavier (Astérix), Vincent Cassel (Blueberry), Eric et Ramzy (Les Dalton)… peut-on parler de consécration pour un art qui longtemps fut méprisé ou de filon ? Jugez-en par vous-même en consultant les fiches des adaptations de BD répertoriées sur le site Bandes des Cinés.