La satire sociale des vivants passe par la mise en action des morts.



La Nuit des morts vivants, film de George A. 
Romero de 1968 avec Juane Jones, Judith O’Dea, Karl Hardman et Marilyn Eastman résonne comme une critique sociale et raciale. Il est à considérer plus comme un film politique que d’épouvante. Car de l’épouvante il n’en reste plus grand chose aujourd’hui. Un peu comme les Oiseaux d’Alfred Hitchcock le film a mal vieilli en ce qui concerne sa capacité de nous terroriser.


Shaun of the Dead
 par contre n’est pas une parodie de film d’horreur, mais un film d’horreur drôle. Réalisé par Edgar Wrighten 2003 avec Simon Pegg, Nick Frost et Dylan Moran ce film aborde lui ausi des thèmes sociaux et humains imbriqués dans le contexte décalé des classiques du film d’horreur.

Alors que dans le premier film, on suit les aventures d’un groupe qui doit accueillir contre son gré un homme noir poursuivi par les morts vivants dans une Amérique marquée par la guerre du Vietnam, le deuxième traite le thème de la crise de la trentaine en suivant les aventures de Shaun qui n’a pas fait grand-chose de sa vie.

Si ces deux films ne traitent pas des mêmes thèmes ils évoluent dans le même univers. Dans la scène où Shaun et Ed regardent le journal télévisé, le présentateur emploie les mêmes paroles que le reporter visible dans La Nuit des morts vivants, expliquant qu’à la suite d’une mutation, les morts sortent des tombeaux pour dévorer les vivants.


La boucle est bouclée avec Land of the dead (le quatrième épisode de la saga sur les morts-vivants de George A. Romero) puisqu’on y retrouve Edgar Wright et Simon Pegg, les deux créateurs de Shaun of the Dead qui y tiennent le rôle de deux zombies (qu’on peut apercevoir chez un photographe). Land of the dead est lui aussi un film socio-politique fortement marqué par le 11 septembre 2001. Ce film reprend ainsi la tradition de l’analyse morbide de la société initiée avec La Nuit des morts-vivants, de Zombie (1978) qui dénonce la société de consommation et du Jour des morts-vivants (1985) qui dénnonce les germes du totalitarisme [1].

Le message de ces films reste cependant toujours le même : ne soyons plus des zombis qui suivent le mouvement sans réfléchir. Réveillons nous et prenons notre vie en main si nous ne voulons pas être boulotés par la société. Mais en attendant la révolution, faites comme nous allez voir ces films et faites donc un peu marcher le business des loueurs de DVD.