Suivez la double lecture du salon à travers le regard d’une exposante et celui d’un visiteur.

Du point de vue du visiteur

Affiche du SalonLa 26e édition du salon du livre avait pour thème cette année la "francofffonies". C’est autour d’un arbre en vrai carton pâte que se déroulait les débats, le tout agrémenté de musiques, fanfares, et prêcheur vantant les mérites de leur nouvelle bible qui lave l’âme plus blanc que blanc. Il est étonnant de voir à quel point les éditeurs sont restés vieillots sur beaucoup de points, notamment la présentation des livres très austère avec des couvertures qui donnent envie de tout sauf d’ouvrir le livre. Comme si pour être crédible dans le monde de l’édition il fallait avoir l’air chiant, comme si c’était une garantie de sérieux qui plaît tant aux intellectuels de seconde zone.
Le Salon du livre reste surtout un grand marché du livre, très peu de bouquinistes présentant des livres anciens, un seul relieur... Mais beaucoup de rayonnages et de caisses enregistreuses. Cela se ressent aussi sur les dédicaces (comme d’habitude autorisée à l’achat d’un livre, mais aussi soumise à tirage au sort, histoire d’écrémer un peu cette population qui stagne dans les rayons sans acheter, réduisant la capacité de se faire du fric, mais en leur faisant toujours miroiter qu’en achetant un livre ou une BD ils auront une signature ou un dessin).
Fini les années fric où prospectus, catalogues, objets promotionnels, tickets de réduction étaient donnés à tour de bras, si bien que même si on achetait rien on repartait avec de la lecture à la maison. Le temps des vaches maigres fait que si tu n’achètes rien tu n’as rien. La véritable question reste la suivante. Comme pour Angoulême, quel est l’intérêt de venir à ces salons où on trouve à peine plus de choses qu’à la FNAC ou chez Virgin, si ce n’est pour se faire piétiner, surtout le week-end. Même la nocturne n’est plus un bon plan car les gens s’y rabattent tous.
Heureusement certains débats relèvent un peu le niveau. Et le choix des différents thèmes permet à chacun d’y trouver son bonheur. Comme "Le blog, nouvelle forme d’expression littéraire ?" qui a eu lieu le 21 mars.