Je vais continuer de dérouler le fil de ma pensée sur la "religion", la croyance" pour aborder "ce que je veux être". Pour finir cette tétralogie métaphysique j'aborderais le thème de "la politique Skritch et moi".

J'avais fini en disant que je ne pensais pas être un schizophrène même si j'en revendique pleinement les symptômes. Je m'enorgueillis de rester puéril et responsable à la fois. Je cultive mon grain de folie. C'est un moyen de tenter d'échapper à sa condition humaine. Si pour moi nous en somme que des "sacs de viande", il est vrai qu'il reste flatteur de penser le contraire, de penser que nous somme autre chose que de la matière brute mue par de pures reflexes électriques et persuadé de penser et de ressentir autre chose que des flux électriques et chimiques.
Ce qui m'amène à une autre réflexion sur moi d'une ancienne bosse. Lors d'une canicule estivale je ne voulais pas me mettre à mon aise dans son bureau et encore moins m'installer pour boire. Sa réflexion était "arrête de faire croire que tu n'es pas humain et de refuser de boire quand tout le monde à soif". Il est vrais que j'ai plutôt tendance à réfréner en moi les actes les plus humains/bestiaux (voir tous ce que contient la pyramide de maslow, jusqu'à l'anorexie). Grace à un travail collectif (deux personnes essentiellement) je réfrène beaucoup moins ces besoins, j'accepte sans doute mieux mon humanité. Cesser ces petites autodestructions. Bref j'ai quitté la période rebelle de l'adolescence où certains clament le renversement de la société (alors que moi je prônais le nihilisme et la fin de toute chose). "Nous sommes tous des morts en sursis", mon guimique, remplacé dès le lycée par "ce que je suis est une insulte à ce que je ne suis pas". 

Je suis passé de l'évolution par la disparition à l'évolution par l'amélioration de soi même. Mais n'est-ce pas vain dans un monde qui ne dure que le temps de notre passage (en effet si je n'existe pas avant de naitre et que je n'existe plus après ma mort pour moi le monde n'aura existé que le temps de ma vie, et par exister il faut bien comprendre que pour moi ce n'est pas une existence matérielle, mais une existence ressentie [comme on ressent les couleurs et les odeurs qui en fait n'existent pas]) ? Si tout est voué à disparaitre pourquoi se prendre la tête ? Soit autant en finir avec cette mascarade (c'était mon côté nihiliste), soit profiter du moment présent, réel ou non. Je ne suis pas un épicurien dans le sens où je n'ai jamais cherché à profiter de chaque moment, je n'ai jamais recherché le bonheur. Juste éviter le malheur, ne pas me faire chier. Voilà mes ambitions (modestes, mais réalisables).

"Ce que je suis est une insulte à ce que je ne suis pas". J'ai été tellement de choses. Jamais ce qu'on attendait, jamais ce que j'aurais voulu, quoi que. Pour quoi, pour qui, voudrais-je être quelque chose en particulier. J'ai une réponse étrange à cette question. Non je vous assure vraiment étrange. Je ne veux pas décevoir un petit garçon de 6 ans.

A 6 ans en attendant le bus j'ai cru voir une version de moi en adulte (genre je viens me rendre visite une fois adulte en voyageant dans le temps, ou une connerie comme ça, pour voir comment je vais etc...). Bref, à six ans je me suis demandé, si je me rencontrais dans le futur est-ce que je m'entendrais bien avec mon moi futur. Comprenez que dans la tête d'un petit garçon de 6 ans ça veux dire "est-ce que j'aurais renié mes principes, changé à telle point que je n'aurais plus rien en commun avec moi même...". C'est pourquoi quand les gens disent que j'ai changé je préfère dire évolué. Je ne veux pas changer de peur de m'éloigner de ce petit garçon et de ne plus rien avoir à lui dire si je le rencontre. Je veux qu'il soit fier de moi. Pas dans le sens où je veux lui en mettre plein les yeux, mais dans le sens où je n'aurais rien à me reprocher, dans le sens ou je respecterais mes principes, dans le sens ou je ne regretterais rien (dans le sens ou j'ai profité des chances/joies qui m'étaient offertes).

Pourquoi tant s'attacher à ce petit garçon ? Pourquoi ne pas vouloir plaire à un "moi" plus âgé ? Pourquoi vouloir plaire ? Longtemps j'ai cru que je n'avais pas eu d'amis avant le lycée, que j'avais grandis en vase clos, développant ainsi des gouts qui ne sont pas ceux de tout le monde, des réactions/réflexions qui n'étaient pas celles de tout le monde. 

Erreur. Des amis j'en ai eu un paquet, ce que je prenais pour des connaissances dans leur globalité étaient pour certains de vrais amis. Toujours protégé par eux lors de nos 400 coups (cleptomanie dans les Carmoutes, tags, intrusion chez les voisins, joué avec le pistolet à plomb à dégommer les lampadaires, tentative d'incendie). Ils m'embringuaient là dedans mais m'en sortaient aussi et réciproquement. En fait ces conneries avaient tissé de vrais liens. Longtemps je n'ai pas vu ses liens, car ils n'étaient pas verbalisés. Pour moi si ce n'était pas dit ça n'existait pas. C'était sans doute "vrai" (dans le sens où je le ressentais ainsi à l'époque) ça ne l'est plus (vu que je le ressens autrement). 

Si longtemps j'ai cru que le seul véritable ami que j'avais était moi ça pourrait expliquer pourquoi il est mon référentiel. Désormais conscient que j'ai toujours été entouré, je me pose la question de savoir si j'étais trop nombriliste pour les voir (j'étais d'un égoïsme maladif, effet secondaire d'être fils unique, et ça se traduisait par de la cleptomane, de la radinerie...). Est-ce que depuis que je ne me sens plus seul je ne cherche pas plus tôt à faire en sorte que les autres ne soient pas déçus par moi ? Au fait ça n'a pas d'importance non plus car dans les deux cas, ce que je dois faire est toujours la même chose : rien avoir à me reprocher, respecter mes principes, ne rien regretter.

Jamais mort, jamais peur
Rendez vous très vite ami(e)(s) voyeur