Jusqu'au 2 juin 2008 au musée du Louvre il y a une expo temporaire sur Babylone. En dehors d’une destination pour une équipe de rôliste perdu dans le désert et aux ordres des démons la grande Babylone est le lieu de débauche de l’apocalypse : "Elle est tombée, Babylone la Grande ; elle s'est changée en demeure de démons, en repaire pour toutes sortes d'oiseaux impurs et dégoûtants. Car au vin de ses prostitutions se sont abreuvées toutes les nations, et les rois de la terre ont forniqué avec elle, et les trafiquants de la terre se sont enrichis de son luxe effréné."

Cette exposition permet de rattacher la légende à la réalité. Des écrits (documents et de textes, de tablettes cunéiformes, de papyrus et de manuscrits) de la constitution et de l’évolution de la cité. Après se demander comment une telle précision dans la taille et la ciselure de la pierre on traverse le temps de la dynastie amorrite, période kassite, la seconde dynastie d’Isin, la domination assyrienne, la dynastie chaldéenne…. Jusqu’à Nabuchodonosor II, dont le nom me parle, mais dont j’ignore si cette connaissance provient d’un livre d’histoire ou d’un livre sur les dinosaures.

Malgré les beaux documents administratifs taillés dans des plaques de glaise de plusieurs centimètres d’épaisseur, les sublimes pièces de la Porte d'Ishtar, des représentations érotiques (confortant l’image sulfureuse de la ville) et le portrait de Bey le Grand ce qui m’a attiré avant tout c’est l’histoire (ou la représentation) de la Tour de Babel.

L'étymologiquement Babylone signifie "la porte du dieu",  il semble naturel que ce soit là que la frontière entre le divin et l’humain se trace. La légende veut que les habitants du grand Babylone et décidèrent de construire une tour de la terre jusqu'au ciel, d'entrer dans le palais des Anounnaks, de boire et de manger leur nourriture avec eux. Ils décidèrent de devenir les égaux des dieux. L’œuvre était tellement grande que dans la Bible de Jérusalem il est dit que Yahvé descendit pour voir la ville et la tour que les hommes avaient bâties et désireux de garder les frontières entre l’humain et le divin et dit « Voici que tous font un seul peuple et parlent une seule langue, et tel est le début de leurs entreprises ! Maintenant, aucun dessein ne sera irréalisable pour eux. Allons ! Descendons ! Et là, confondons leur langage pour qu'ils ne s'entendent plus les uns les autres. » Yahvé les dispersa de là sur toute la face de la terre et ils cessèrent de bâtir la ville.

De nombreux tableaux montrant la vision de cette Tour au cours des ages et des artistiques, tantôt aux styles arabes, puis au style grecque (il y a même une version très Empire State Building). Les hommes la construisant, Dieu la détruisant, le roi la contemplant, les architectes la planifiant.

Je regretterais que la vision contemporaine soit réduite à un tableau et à une seule vidéo alors qu’encore aujourd’hui cette légende continue de nous parler et d’inspirer les auteurs. J’i été déçu de na pas retrouver d’extrais de la grande scène de Babylone de Métropolis de Fritz Lang.

L’expo se termine avec une touche plus contemporaine sur un projet de tour pour symboliser la reconstruction de l’Irak après la guerre.

 

 

Exposition Babylone

Jusqu’au 2 juin

De 9 h à 18 h sauf mardi, nocturne jusqu’à 22 h mercredi et vendredi

Musée du Louvre : 34 quai du Louvre, 75001 Paris