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Alexandre/Durton avec des amis a produit un CD de chansons françaises.
Voici un titre complet: le Golfe Persique.

 
Tombons tous d’accord et on dansera bien... « accord et on » (comment elle est pas bonne ?)

Le mois dernier c’était la fête de la musique, vous en avez sans doute profité pour aller écouter vos groupes favoris dans les nombreux concerts privés, mais aussi pour découvrir de nouvelles sonorités que vous n’écoutez pas en d’autres occasions. Combien d’entre vous se sont-ils arrêtés devant des joueurs d’accordéon ? Seulement ? Vous pensiez que c’était un instrument vieillot ? C’est seulement parce que vous avez en tête Verchouren et Yvette Horner, laissez-vous entraîner par le rythme du piano à bretelle. Alexandre, musicien, va vous faire partager sa passion pour son instrument de prédilection et vous fera, sans doute, changer d’opinion sur l’accordéon.

Beyonder : Décris-nous un peu ton instrument de prédilection ?
Alexandre : C'est un accordéon diatonique. Contrairement à un accordéon chromatique (c'est l'accordéon le plus médiatisé avec Yvette Horner et André Verchuren), il est beaucoup plus petit et il y a moins de boutons. En fait, chaque bouton peut faire deux notes de musique selon que l'on tire ou que l'on pousse sur le soufflet. Sur l'accordéon chromatique, un bouton fait une note de musique. Le répertoire du diatonique est aussi très différent. Ce n'est pas du bal musette, mais de la musique traditionnelle de différentes régions comme la Bretagne, le Berry Bourbonnais, l'Auvergne. Chaque répertoire a ses subtilités et ses techniques.

Beyonder : Comment t’es venue cette passion pour cet instrument offrant tant de subtilités techniques ?
Alexandre : Quand j'étais enfant, j'accompagnais mes parents dans des bals folkloriques un peu partout. J'ai découvert l'accordéon lors d'un week end de rencontres musicales. J'ai carrément flashé sur l'instrument, je le trouvais rigolo. Une demoiselle m'en a gentiment prêté un pour essayer, et depuis je n'ai pas arrêté. Je ne sais pas pourquoi j'en fais, alors je vais dire que c'est pour le soufflet, j'aime les rayures du soufflet.

Beyonder : Beaucoup ne trouvent pas cet instrument rigolo, mais plutôt vieillot. Comment expliques-tu ce retour aux instruments plus traditionnels notamment dans le rock français où on entend de plus en plus de piano à bretelle malgré cette image ?
Alexandre : L'accordéon était un instrument phare des années 1960, avec l'époque de Jean Ségurel, Yvette Horner, tout ça... C'est pour ça que Jacques Brel utilisait l'accordéon, comme dans Vezoul. Dans les années 1980 à 1990, une image vieillote s'est imposée, à cause d'un manque de renouvellement du public. Ce retour de l'accordéon, c'est la redécouverte des grands classiques de la chanson française. C'est également une sonorité différente, un côté 'roots'. Le son de l'accordéon est très chaud, langoureux parfois, mais il peut être très énergique. Je pense que cette polyvalence de l'accordéon amène beaucoup de groupes de rock à en faire. C'est bien.

Beyonder : C’est donc la fin des moqueries pour ce type d’instrument, du genre pour rendre un personnage comme Steve Urkel encore plus ridicule on lui fait jouer de l’accordéon ?
Alexandre : Les moqueries viennent de personnes qui ont justement cette image vieillote en tête. De toute façon, il y aura toujours des gens pour se moquer. Cela fait partie des clichés. Au moins ils savent que ça fait de la musique.

Beyonder : Quels sont tes styles de musiques et tes groupes de référence ?
Alexandre : Bien, je n'écoute pas beaucoup d'accordéon chez moi... à moins que je veuille apprendre des morceaux. Néanmoins, j'aime beaucoup la musique bretonne (et non la musique celtique qui englobe aussi la musique irlandaise, galicienne et tout et tout), la musique d'Auvergne, très énergique. J'ai bien quelques groupes que j'aime bien, mais cela ne vous dira rien. Bon, je vous les cite quand même. Tout d'abord le groupe de celui qui m'a tout appris, Bruno Le Tron, Tref. Ce sont trois accordéons jouant des mélodies traditionnelles et comtemporaines. C'est assez accessible, même pour les néophytes. Ensuite, le groupe breton Skolvan, du temps de l'accordéoniste Yann Fanch Perroches. Sinon j'aime aussi le groupe anglais Blowzabella, où jouait Andy Cutting.

Beyonder : A propos de groupe comment s’appelle le/les tiens ?
Alexandre : Tiens, c'est bête, mais au jour d'aujourd'hui, je suis SGF (sans groupe fixe). Je joue bien quelque fois avec mes parents lors de bals si besoin, mais c'est tout.

Beyonder : Pourtant tu t’es déjà présenté en groupe à des concert. Qu’aimes-tu dans les représentations publiques ?
Alexandre : Je joue essentiellement pour faire danser, même si j'ai fais quelques concerts. Ce que j'aime, c'est communiquer une émotion au public. Si je peux faire découvrir de cette façon l'accordéon c'est gagné ! Beyonder : La vie de troubadour, de ville en ville avec des potes, les skuats ça fait de beaux souvenir ?
Alexandre : De très beaux oui. Dix jours à faire des concerts à Belle Ile, jouer devant 500 personnes, c'est quand même cool.

Beyonder : Interpréter devant 500 personnes c’est bien, mais créer ces rythmes qui font danser c’est pas mieux ? Penses-tu un jour composer tes propres morceaux ?
Alexandre : J'y pense, mais bon pas tout de suite. En fait ce que j'aime, c'est arranger un morceau. Faire qu'il soit encore plus sympa à écouter.

Beyonder : Ton album précédent est-il toujours en vente ?
Alexandre : Honnêtement, je ne sais pas. Il m'en reste trois chez moi. Il n'a malheureusement pas très bien marché, sauf dans ma famille (rires).

Beyonder : Mais ça ne t’a pas découragé, tu as tout de même des projets musicaux actuellement non ? 
Alexandre : Je vais peut-être rejoindre un groupe de musique traditionnelle. Sinon, j'anime des ateliers d'accordéons à Sartrouville, Pontoise et je donne des cours particuliers.

Beyonder : Pour finir voici une question récurrente mais idiote que je pose à chaque fois pour conclure mes articles : que pense-tu de devenir conseiller technique sur le tournage du Sentaï Français « France Five » pour apprendre à Blue Accordéon à tenir son instrument à l’endroit ?
Alexandre : Oui, j'y pense sérieusement, c'est quand même un petit peu la honte non ?

Beyonder : Merci de nous avoir consacré un peu de ton temps.