A l’occasion de cette quatrième édition des Rencontres de la Bande Dessinée aéronautique et spatiale, les jeunes dessinateurs et scénaristes côtoieront les auteurs confirmés comme Francis Bergèse (Buck Danny), Yann (Pin up) ou encore Marvano (La guerre éternelle). Outre les traditionnelles séances de dédicaces, le public a put suivre des visites guidées animées par des auteurs. 

Francis Bergèse dessinateur français de bandes dessinées aéronautiques connu pour avoir dessiné les séries Biggles et Buck Danny dont il est devenu le dessinateur à partir de l'épisode 41 (Mission Apocalypse) suite à la disparition de Victor Hubinon. Passionné d'aéronautique c'est lui qui co-anime la visite guidée du musé du Bourget dans l'espace dédié à la seconde guerre mondiale. C'est après un café que je le rencontre.

Le compte-rendu suivant est la compilation des discussions eu avec les auteurs tout au long de la journée.

Beyonder : Bonjour. Lisiez-vous des BD d'aviation dans votre jeunesse ?

Francis Bergèse : Je lisais de temps en temps des BD pocket d’avions de guerre, d'ailleurs à la caisse à l'entrée, le vendeur de BD a un paquet pour moi, un des visiteurs m'a laissé une pile de vieilles BD pour moi car j'avais déjà dit que j'aimais bien ces BD (rires).

Beyonder : Il s'agit de BD pocket italienne c'est ça ?

Francis Bergèse : Je ne sais pas, non je crois que c'est anglais il y a toujours des histoires avec la Royal Air Force. Je me rappelle d'un dessinateur très bon, mais son nom n'était pas indiqué, il y en avait un autre moins bon mais dont les histoires étaient excellentes.

L'entretien est interrompu par l'arrivée de Christian Marin le Ernest Laverdure des chevaliers du ciel à la TV. Les deux amis se saluent chaleureusement et prennent des nouvelles l'un de l'autre.

Francis Bergèse : Il est toujours gaillard hein? Il sera avec moi au Festival d'Igny les 13 et 14 décembre. C’est en région Parisienne. Cette année le festival a pour thème "L'aviation", c’est moi qui ait réalisé l'affiche. Il y a même une exposition qui m’est consacrée. 

Yvan Fernandez qui a repris les aventures de Tanguy et Laverdure avec  Jean-Claude Laidin dans l'album "Prisonniers des Serbes" (Dargaud 2002) : Christian Marin a retrouvé une seconde jeunesse. Le rôle de Tanguy lui avait fait beaucoup de mal, il n'arrivait pas à s'en décoller. Il était brun avant, il avait dut se teindre pour je ne sais quelle raison, mais après plus personne ne pouvait le concevoir en brun. Là il re-vie, les gens ne l'ont pas oublié (des visiteurs demandent effectivement à l'ancien acteur des dédicaces et des photos) 

Beyonder : Ca fait longtemps que vous venez à ce salon ?

Francis Bergèse : Ca fait 4 ans, je suis là depuis le début.

Yvan Fernandez : Ca fait trois ans, et toujours avec le même album, j'ai honte

Jean-Claude Laidin : Rassure-toi l'année prochaine tu en auras un autre (le scénariste montre les planches noir et blanc du prochain album à sortir)

Yvan Fernandez : Justement il faut qu'on en reparle, il y a un problème (après avoir chuchoté quelque chose à l'oreille de son comparse)

Jean-Claude Laidin : hoo ça c'est rien. Regardez un peu ces dessins, ces forêts, il n'y a pas a dire c'est un artiste (montrant Yvan Fernandez) j'espère pouvoir sortir cet album en grand format et en noir et blanc en série limité.

Yvan Fernandez : je ne suis pas sur que ça apporte grand-chose, si la photogravure, heuu, scan devrais-je dire maintenant, est d'aussi mauvaise qualité que pour la couleur ça n'apporte rien à ce que ce soit en grand format. Pour cet album ce n'est pas si mal, il y a eu pire.

On n'écoute pas les auteurs ! Par exemple le papier pour cette Bd devait être mat normalement, les intégrales de la série c'est n'importe quoi, il n'y a pas toutes les couvertures et le tome 8 se trouve avec une histoire à suivre dans le tome 9.

Beyonder : oui peut-être mais ça a l'avantage de permettre de diminuer la place des BD dans les Bédéthèques, c'est que la place se fait rare pour les collectionneurs.

Yvan Fernandez : Oui je dois en avoir beaucoup moins que vous, j'ai quelques tirages spéciaux ou dédicacés, mais j'entends des chiffres impressionnant de 8 000 BD parfois. J'ai un voisin qui a tellement de BD chez lui que dans toutes les pièces il faut se déplacer de profil à l'égyptienne. 

Beyonder : Ce salon rallie les passionnés de Bd et les passionnés d’aviation. En êtes-vous vous-même ?

Yvan Fernandez : Je ne pilote pas, mais j'aime bien les avions (il a discuté de bataillons et de modèle d'avion avec des passionnés d'aéronautique, il est clair qu'il maitrise son sujet). C'est comme les voitures, je les adore, leur mécanique, leur fonctionnement bien plus que leur design… mais je n'en conduit pas. Ca vaut mieux pour tout le monde vu ma vue (dit-il en montrant ses lunettes).

Jean-Claude Laidin : Moi je suis devenu pilote d'avion par amour de la série Tanguy et Laverdure.

Patrice Serres, il a dessiné un grand nombre d’albums de BD : « Tanguy et Laverdure » sur les scenarii de Jean-Michel Charlier en collaboration avec Gillain, puis seul après la mort de ce dernier : Moi je ne suis pas un passionné d’aviation, mais un passionné de dessin. Peu importe ce que je dessine, ça reste des dessins. Je ne dessine pas des avions mes des représentations de l’idée d’avion, ce ne sont que des taches, puis il y a des avions tellement blizzard qu’ils ne ressemblent même pas à des avions. 

Beyonder : Vous n’aimeriez donc pas reprendre la série ?

Patrice Serres : Ca fait 25 ans que je ne dessine plus Tanguy et Laverdure et je n’ai pas du tout envie de le refaire, je préfère travailler sur des sujets qui me passionnent, la chine (il a sorti « Qin », un ouvrage publié en 2004 narrant la vie et l’œuvre du premier empereur de Chine et plus grand tyran de tous les temps), les insectes. Mais le dessin de fuselage d’avion m’a été très utile. Une fourmi, ça ressemble énormément à un avion, les formes rondes… (il a mis en images les « Fourmis » de Bernard Werber en 1993). Par contre une abeille c’est plus organique, c’est velu… (il a publié le « Bal des Abeilles » d’après les travaux du professeur Rémy Chauvin  en 2001).

Beyonder : Pensez vous que ce soit facile pour un auteur de faire ce qu’il aime ?

Yvan Fernandez : Le problème actuellement c’est qu’il y a trop de production.

Patrice Serres : On produit trop, avant les maisons d’édition connaissaient leurs artistes et proposaient des idées, là ils font des sortes de concours, «  dessinez-moi quelques planches gratuitement et on vous dira si le projet nous intéresse ». Même à moi on l’a fait. J’ai claqué la porte, je suis Patrice Serres tout de même. Bon parfois je participe à des concours mais c’est mon choix. Par exemple pour la Poste pour un timbre Marianne. J’étais longtemps pressenti pour remporter le concours mais comme c’était Sarkozy qui devait trancher en dernier et qu’à ce moment il était bas dans les sondages il a choisi le projet le moins polémique.

Beyonder : Merci.