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Peter Jackson

Pour la sortie le 17 décembre du Retour Du Roi, le dernier volet cinématographique de la trilogie du Seigneur des Anneaux voici pour vous, le compte rendu de ma rencontre avec le réalisateur Peter Jackson.

C'est lors de la Master Class du 7 décembre 2002 à Paris que j'ai pu rencontrer Sieur Jackson. Certains fans étaient venus la veille aux alentours de minuit pour installer leur campement (réduit à de simples sacs de couchage, et matelas?!?). Arrivé à 6h j'étais tout de même dans les 20 premiers pour retirer une des 70 invitations. Après 4 heures pour recevoir l'invitation, il faudra encore attendre 8 h pour pouvoir entrer par une petite porte dérobée et entrer dans la salle où se déroulera l'interview.

Les deux premières rangées destinées aux journalistes narguent les fans obligés de rester debout, faute de places assises. Heureusement j'ai vite fait ami-ami avec un cameraman et au moment où il a appris que deux journalistes s'étaient désisté, m’a pistonné pour prendre une des deux places.
Premier coup de vieux de Sieur Tota ?

C'est donc assis au premier rang que j'ai vu entrer Peter Jackson (petit Hobbit avec son polo) sous les ovations du public. Rafik Djoumi et Jean Pierre Lavoignat, deux journalistes, lui emboîtent le pas. Ce sont eux qui animent cette rencontre en posant des questions sur la trilogie et en présentant des extraits de films du réalisateur ainsi que les bandes annonces.

Peter Jackson nous rappelle ses déboires pour vendre son projet et comment, au lieu d'avoir bien trois films distincts, nous avons failli découvrir l'œuvre de Tolkien au cinéma en deux chapitres seulement. Il insiste avec humour sur le travail titanesque que représente l'adaptation d'une telle œuvre, sans compter le nombre de modifications qu'il a fallu y apporter quand il pensait que son œuvre se ferait en trois opus, puis en deux films, puis de nouveau en trois. Malgré cela, le découpage des films ne reprend pas exactement celui des livres. Ainsi on ne découvrira Arachne que dans Le Retour Du Roi.

Si pour éviter d'avoir des films trop long au cinéma, il y a eu deux versions : une courte lors de la sortie sur les écrans et une longue en DVD, il est hors de question pour P. Jackson de faire une version courte du Retour Du Roi. Car s'il a tourné cette trilogie c'est bien pour raconter ce livre… cette guerre pour les Terres du Milieu.

15 mois de tournage pour les trois épisodes, plusieurs scènes tournées en même temps par des équipes différentes. Il a fallu à Peter Jackson être présent partout à la fois. Mais une fois le tournage fini il a fallu encore travailler sur la post-production. " Nous avons au départ évoqué la possibilité d'un intervalle de six mois entre chaque film. Mais c'était trop court pour que nous puissions terminer à temps. Un an paraissait la meilleure solution". 
En effet les effets spéciaux dignes d'une production Hollywoodienne donne à ces films leur aspect réaliste, que ce soit lors des batailles ou ne serait-ce que par la création de Gollum (joué par Andy Serkis dont on verra le vrai visage lors d'un flash-back). Pour cela Peter Jakson a rencontré George Lucas (qui travaille en ce moment sur sa nouvelle trilogie Star Wars) au "Skywalker Ranch" pour s'échanger des conseils et des informations.

Pour finir des fans lui demandent s'il avait l'intention d'adapter d'autres œuvres de Tolkien comme Bilbo. La réponse est non car "Christopher Tolkien s’est promis de ne jamais accorder les droits d'adaptation". Il y en a même un qui a réussi à lui remettre un script qu'il avait écrit. Bref cette rencontre avec un vrai Hobbit de Nouvelle-Zélande donne envie d'aller vite découvrir les trois films d'affilé dans leur version longue.

Entretien avec Trevor Hairsine, Salvador Laroca, Carlos Pacheco, Olivier Coipel et Jean-Jaques Dzialowski

aris Expo Comics, le 11 et le 12 septembre derniers, a permis aux fans de rencontrer ces cinq artistes et leur a offert une conférence de presse (prenant du temps sur le sacro-saint temps de dédicaces diront certains) qui s'est déroulée dans une très bonne ambiance.

Saluons Matthieu-David de Latveria.fr.st pour l’excellente organisation de l’événement et les dessinateurs pour leur extrême gentillesse.

Voici lintégrale de la conférence de presse du samedi 11 où toute léquipe du Guild-Mag sest régalée à poser des questions graves, car les français ont le droit de savoir. Il faut parler vrai et abandonner la langue de bois.

Que pensez-vous de l’encrage numérique ?

S. Larroca : On ne m’a jamais proposé cette technique d’encrage.
T. Hairsine : J’ai essayé cette technique sur « ClassWar », mais je trouve que ça rend moins bien que l’encrage traditionnel.
O. Coipel : Je ne connaissais même pas cette technique.

La plupart des dessinateurs ici présents, travaillent en Europe alors que leur maison d’édition se trouve aux Etats-Unis. Cela pose-t-il des problèmes ?

T. Hairsine : Nous sommes isolés c’est vrai, mais on reste toujours en contact. Mon éditeur me passe un coup de fil tous les jours et ça se passe plutôt bien.
S. Larroca : Vous savez, Fedex et les mails résolvent les problèmes que pourraient poser la distance.
C. Pacheco : Habiter Paris ou ailleurs dans le monde ne pose pas un problème supplémentaire par rapport aux dessinateurs américains. Le siège de Marvel se trouve à New-York et les Etats-Unis sont si grands (les USA font 9 363 353 km2, dont 1 518 700 km2 en Alaska, on en sait jamais assez, ndlr) que tous n’habitent pas à côté du siège social.
O. Coipel : Contrairement à mes amis ici présents, la distance me pose un problème. Ce qui est « chiant » c’est les échanges avec les scénaristes. Il faut scanner les dessins pour leur montrer, ça prend du temps…
J.J. Dzialowski : Les échanges avec les encreurs aussi c’est « chiant »…
O. Coipel : Un exemple d’ennui avec un scénariste qui se trouve loin de toi c’est C. Claremont, ses scripts sont super longs. Il les détaille énormément et je ne vois pas comment mettre ça en image, comment laisser un espace suffisant pour les bulles. La solution c’est d’appeler. Voici la réponse qu’il me fait : « fais comme tu veux, moi j’aime beaucoup écrire alors j’écris beaucoup ».

Le rythme de parution américain est beaucoup plus intense que celui qui a cours en Europe. Marvel sort un numéro par mois alors qu’en France un dessinateur sort un album par an. Aimeriez-vous pouvoir travailler avec un rythme plus européen ?

S. Larroca : Le marché américain est comme ça et je trouve ça bien, mais si on me propose un projet bénéficiant d’un délai plus large ça peut m’intéresser.
C. Pacheco : Avec « Arrowsmith» ( dessiné par Jesus Merino et Carlos Pacheco, bien sûr, sur un scénario de Kurt Busiek, ndlr) je m’éloigne du monde du super-héros classique car j’ai plus de temps pour travailler.
T. Hairsine : Le système de deadline ne me pose aucun problème, ça me donne même un cadre pour bosser et ça permet de savoir où j’en suis financièrement. Quand on bosse sur un album annuel l’argent ne rentre pas aussi régulièrement que si on était payé tous les mois à la planche (comme c’est mon cas).
O. Coipel : Je suis très désorganisé. Alors les deadlines certes c’est frustrant artistiquement parlant, mais ça impose une certaine rigueur (puis même avec les deadline, que je n’arrive pas à tenir, je suis toujours à la bourre alors).
J.J. Dzialowski : Je suis d’accord avec ce qui vient d’être dit. (rires).

Les mini-séries permettent d’avoir une histoire avec un début et une fin, et des délais de parutions plus long. Pensez-vous que ce genre de titres est assez proche des albums franco-belge ?

C. Pacheco : La différence entre l’Europe et les Etats-Unis c’est que les droits des personnages appartiennent aux maisons d’édition aux USA et qu’ici ils appartiennent à l’auteur. Même pour les mini-séries les éditeurs imposent des deadlines. Il n’y a pas de différence dans le rythme de travail par rapport à une série continue.
O. Coipel : Même s’il existe des deadlines on peut quand même plus fignoler car on peut toujours décaler une date de sortie (ça arrive souvent même).
S. Larroca : Effectivement, actuellement je bosse sur deux mini-séries : Elektra et X-Men, mais comme le film Elektra sort bientôt au cinéma je bosse essentiellement sur cette mini-série. Quitte à retarder un peu X-Men.
T. Hairsine : En ce qui concerne le fait que les histoires aient un début et une fin dans les mini-séries et pas dans les séries continues, ce n’est plus si vrai. Les TPB (recueils de comics : Trad Paper Back ndlr) ont changé pas mal de chose. Maintenant les scénaristes ont tendance à écrire les histoires découpées en six numéros. Ils résonnent dans la conception de leurs histoires en terme de TPB.

Arrowsmith est sorti en France au format franco-belge, cela vous plairait-il de le voir sortir ainsi en cartonné, plus grand, plus luxueux aux Etats-Unis ?

C. Pacheco : Oui. Une autre question ? (rires) Les éditeurs veulent faire du blé, du business alors que les auteurs eux veulent faire de la qualité. Alors forcément les envies des uns et des autres ne sont pas les mêmes que ce soit en terme de délais comme ont vient de l’évoquer ou en ce qui concerne le format de parution. Vous savez, aux USA on a un papier déjà formaté fourni par l’éditeur (ce qui pose problème d’ailleurs puisque que quand on a plus de papier on est toujours obligé d’appeler l’éditeur pour qu’ils nous en envoie).

Les nouveaux progrès dans le domaine de la colorisation vous plaisent-ils ?

T. Hairsine : Je trouve que ces couleurs sont trop flashies.
J.J. Dzialowski : Le flashie est une volonté des maisons d’édition. Quand il y a beaucoup de couleurs ça attire l’œil, c’est ce que recherchent les éditeurs.
O. Coipel : Pour le grand public les couleurs doivent péter !
J.J. Dzialowski : Si on connaît le coloriste on peut avoir un certain droit de regard sur son travail. Sinon on n’a pas notre mot à dire.
T. Hairsine : Je veux de la couleur pour l’ambiance, pas de la couleur pour la couleur. Or c’est souvent ce qui arrive. Résultat ça bouffe les encrages.
C. Pacheco : J’ai pu obtenir d’avoir sur mon travail des couleurs plus sobres, plus européennes. Mais les nouvelles couleurs sont si « violentes » qu’elles écrasent tout, permettant ainsi aux mauvais dessinateurs de percer.
Coipel : En plus les couleurs sont toutes pareilles. Les styles ne sont pas assez différents.

Pourtant il y a quelques coloristes qui se démarquent:Richard Isanove, José Villarubia (dont leurs interviews sont dispo ici même)

Coipel : "Moui", mais bon en général les coloristes n'ont pas un style très prononcé comme c’est le cas avec les dessinateurs.

Ne trouvez-vous pas que le noir et blanc est de plus en plus demandé ?

O. Coipel : Quand je dessine en noir et blanc, je pense noir et blanc. Donc effectivement ça ne me poserait aucun problème que mon travail paraisse en noir et blanc.
J.J. Dziaalowski : Seuls quelques indépendants publient en noir et blanc, pas les grands éditeurs car les gens n’accrocheraient pas.
C. Pacheco : Les dessinateurs sont pour le noir et blanc…
S. Larroca : … car leur travail serait le travail final.
T. Hairsine : Les gens veulent de la couleur. Pourtant le lectorat est de plus en plus habitué au noir et blanc avec les mangas.
O. Coipel : Justement dans leur esprit le manga est noir et blanc et le comics a des couleurs qui pètent. Le marché est destiné aux adolescents et c’est eux qui veulent les couleurs.
C. Pacheco : La manière de lire un comics est l’inverse de sa conception. La première chose qu’on voie c’est la couleur puis le dessin et enfin le scénario. Alors qu’on commence par écrire le scénario, faire les dessins et on finit la création d’une BD par la couleur. La couleur est si importante qu’elle a même changé l’éthique du super héros (même si ce n’est plus vrai aujourd’hui). Ainsi quand en 1992 Todd McFarlane, Marc Silvestri et Jim Lee ont créé Image il ont lancé des héros qui pouvaient être colorisés avec Photoshop (beaucoup de héros en armures…).
T. Hairsine : J’ai arrêté d’acheter des comics à cette époque pour ces raisons d’ailleurs. Car la nouvelle éthique des héros en armure ne me plaisait pas.

Y a-t-il une différence entre les scénaristes anglais et américains ?

T. Hairsine : Ils conduisent à gauche.
C. Pacheco : Ils sont tous chauves.
T. Hairsine : Bendis et Ellis ont la même façon d’approcher un script, de traiter l’histoire.
C. Pacheco : Alan Moore et Milligan sont plus pessimistes, cyniques, que les scénaristes américains (même si l’histoire reste identique). L’approche des personnages est différente en Grande Bretagne, il y a un côté plus noir…
S. Larroca : … plus punk (ce qui se caractérise par l'esprit "No Future" ndlr). Ca a commencé à se voir avec Authority (dessinée par Quitely et écrit par Millar ndlr encore une fois) où le héros est un bouseux qui se fait des rails. Morrisson a lui aussi entraîné ses personnages dans ce cynisme quand il était sur X-Men et les Invisibles, mais les personnages de comics étaient faits au début pour les enfants. Cette ambiance et le style Matrix (cuir et tout ça) s’éloignaient trop du concept de départ des personnages, alors on est revenu aux costumes flashies et aux masques d’antan.
C. Pacheco : Alan Moore dans Watchmen et Waren Ellis parlent du milieu des super héros et donnent leur vision sur les choses et ne racontent pas que le combat des héros avec leurs ennemis costumés. Ce qui change des histoires US.

Est-il difficile de passer d’un titre à un autre, sans suivi ?
N’avez-vous pas l’impression d’être trimbalé ?

O. Coipel : On ne se fait pas trimbaler, on nous propose d’aller sur un titre. Ce n’est pas gênant pour moi car je ne connais pas ou peu l’univers du comics, donc ce n’est pas compliqué je demande à l’éditeur des renseignements sur le/les personnages que je dois dessiner et ils me les envoient.
S. Larroca : On est les opérateurs dans la chaîne du comics, on va là où on nous dit d’aller. On n’a pas le choix.
C. Pacheco : Je travaille avec un nombre de scénaristes restreint avec qui j’ai des affinités. Donc je sais avant même les éditeurs sur quelle série je vais travailler. Les scénaristes ont un poids dans la décision finale.
O. Coipel : Je sais ce qui me reste à faire. Manger avec des scénaristes (rires)
T. Hairsine : J’ai travaillé 7 ans sur Judge Dred chez 2000 AD, et je me demande si ce n’est pas à cause du scénariste. En fait pour moi c’est l’histoire qui compte le plus, avant même le scénariste. C’est tellement important pour moi qu’il m’arrive même d’influencer un peu le script. (rires)
J.J. Dzialowski : Je préfère travailler avec des amis, si on n’a pas de relations on ne peut pas influencer l’histoire. Notre métier c’est de la raconter.

Vous a-t-on déjà demandé de ressusciter un héros ?

C. Pacheco : Mais voyons, un super héros ne meurt jamais.

Pour finir, l’équipe du Guild-Mag désire terminer avec une question stupide mais récurrente de notre journal : Qui c’est le plus fort à la bagarre : Superman ou Thor ?

S. Larroca: Hulk.
T. Hairsine : Superman.
C. Pacheco : Joe Quasada (rires)

Reed-Man

Vous aimez Jack Kirby (le père du Silver Surfer, des New Gods.) vous pourrez dès septembre visiter l.exposition JACK KIRBY ET SES HÉRITIERS, desplanches originales, tirages limités, comics. en présence de Mitton, Arnon, Arden et Reed Man. Organic Comix dans le cadre des salons Saga Collection, sera présent :
- le 26 septembre au Parc des Expositions à Chalon-sur-Saône.
- le 07 novembre à Jura Parc à Lons-le-Saunier.
- le 14 novembre au Parc des Expositions à Épinal.
- le 09 janvier au Parc des Expositions à Mâcon.

Beyonder : Au fait comment vous définiriez-vous,comme un dessinateur, un artiste ?
Reed Man : Je suis un artisan au service des comics et du spectacle.

Beyonder : Comment vous est venue cette passion de la BD ?

Reed-Man : Le coup de foudre fut Spécial Strange n°3, mon premier Marvel Comics. J'ai su à ce moment là que je me consacrerais aux superhéros.

Beyonder : Quels sont les dessinateurs qui vous ont fortement inspiré ?
Reed-Man : Ils sont nombreux et pas tous aussi visibles que Kirby où Mitton : Robert Crumb, Charles Burns, Richard Corben, Pierre Ouin, Comes et également des peintres, Hundertwasser, Zao Wou-Ki.

Beyonder : En effet Kirby semble vous avoir fortement inspiré, vous aviez d'ailleurs fait une performance en hommage à Jack (the king) Kirby il y a une dizaine d'années (en 95). En quoi ce dessinateur vous a-t-il marqué ?
Reed-Man 
: Jack Kirby a créé une écriture, tout un univers de codes graphiques liés au fantastique et à la SF. Libre aux nouvelles générations d'auteurs de lui emboîter le pas où non. Rude, Ladronn, Allred, Scioli, Arnon, Arden sont de dignes héritiers du King, tout en gardant leurs propres sensibilités.

Beyonder : Vous aviez d'ailleurs repris ces codes graphiques pour Fantask Force. A propos avez-vous l'ambition un jour de vendre cette création (ou bien une autre) à une des grands majors américaines?
Reed-Man : Je n'ai pas fait suivre la Fantask' Force aux majors américaines. Mais si une opportunité se présentait, j'imagine avec un label indépendant, why not!

Beyonder : Parmi vos projets actuels y en a-t-il qui concernent des héros américains?
Reed Man : Vous découvrirez ma vision de Superman et Batman à travers une pin-up dans Superman HS n°8 en août. Jean-Yves Mitton m'a proposé un scénario de superman : héros, j'ai réalisé quelques pages qui circulent chez les éditeurs, donc je croise les doigts.

Beyonder : Mais sinon vous avez aussi des projets en France ?
Reed-Man : J'ai été pressenti comme coloriste pour une nouvelle série de Mitton et Molinari, le boulot devrait commencer en septembre. En plus des perfos avec Organic et Elixir, j'accompagne le duo musical Narcisse sur scène.

Beyonder : La musique (le rock) a toujours été très liée aux comics, les performances sont-elles l.occasion de renforcer ce lien, comme si c.était un concert de BD ?
Reed-Man : Votre définition est assez bonne, le fait de présenter son travail en live est un bonheur et un sentiment unique, généralement réservé aux comédiens, musiciens. Cela m'a permis de visiter une dizaine de pays différents et de rencontrer un max de monde.

Beyonder : Quelle impression vous fait la rencontre avec vos lecteurs en chair et en os lors des dédicaces dans des festivals tels qu'Angoulême ?
Reed-Man : J'adore ces moments de rencontres. C'est super de croiser des lecteurs avec qui je communique par courrier.

Beyonder : C'est moins impressionnant que de faire une performance en public ?
Reed-Man : Rien ne peut procurer le plaisir de la scène, c'est complètement différent.

Beyonder : Les performances sont rares dans le domaine de la BD, c.est une particularité d.Organic comix. Comment Organix est-il né ?
Reed-Man : Élodie Ant et moi avons créé Organic Comix en 1989 sur le petit acquis de News From The Dustbins, qui avait déjà la vocation d'éditer des fanzines depuis 1986 (Insomnie, New Comics).

Beyonder : Comment les choses ont-elles évolué entre Words From The Coffin (1989) et Fantask Force ?
Reed-Man 
: En 1992, j'ai bossé pour l'atelier Semic, où je me suis lié d'amitié avec Rémy Bordelet et Ciro Tota. Fort de cette expérience et de ces rencontres, Élodie Ant, Jean-Marie Arnon et moi avons créé Reptile, nous sommes passés à des plus gros volumes de production, via les kiosques. Puis nous avons entamé des coproductions avec Disjoncteur et Akata (The Pact, Exobiologie, Mantras). Quand Thierry Mornet (rédac chef de Semic) a décidé de relancer la création, il a logiquement pensé à Organic Comix. J'avais toujours craqué sur le Gondolier Noir, Jean-Yves Mitton m'a laissé les droits de ce personnage (issu de Mikros dans Titans) et est content de ce que j'en ai fait.

Beyonder : Comment voyez-vous évoluer cet OVNI du monde du comics ?
Reed-Man : En ce qui concerne les performances graphiques, entre Organic Comix et la Cie Elixir, le carnet de commande est bien rempli. La Fantask' Force squatte la 3ème de couverture de Swing pour quelques mois. Et j'espère trouver un peu de temps pour terminer le n°3 de The Pact.

Beyonder : Pour finir, voici ma question décalée, voire idiote, qui clôture habituellement mes interviews : vous êtes amis avec Mitton qui vous a autorisé à reprendre son personnage du Gondolier Noir, si vous aviez été l'ami d'Arnal auriez-vous repris le personnage de PIF (de PIF et Hercule) ?
Reed-Man : Oui sans hésitation.

Beyonder : si je pose cette question c'est à cause de l'actualité, avec la ressortie en kiosque ce mois-ci de Pif. Merci.

Steven Spielbeg et Tom Hanks

On parle de plus en plus d'une trilogie Tintin par Spielberg. Depuis 1988  le papa de E.T. voulait adapter Tintin à la manière d'Indiana Jones, avec une franchise de trois films. C'est seulement seize ans plus tard qu'il réalisera son rêve. Le premier film sortira sur les écrans en 2006. Nous avons eu la chance de rencontrer Steven Spielbeg et Tom Hanks en janvier 2003 lors d'une Master Class organisée par la Fnac pour la promotion du film 'Catch Me If You Can' où les deux célébrités ont abordé l'adaptation des aventures du reporter belge. 


Une foule immense se ruait pour entrer, heureusement je connaissais quelqu'un qui m'a permis de rentrer sans faire la queue. L'attente en valait le coup même mal installé, trop nombreux, le jeu des questions réponses avec Jean-Pierre Lavoignat de la revue Studio Magazine et les deux stars a duré plus d'une heure.

Steven Spielberg : "Je tiens tout d'abord à m'excuser de l'absence de Leonardo DiCaprio. Il enchaîne les avant-premières européennes et n'a pas peu être présent avec nous aujourd'hui. Je sais que pas mal de celles qui sont ici étaient venues pour lui".

Longtemps on avait parlé de DiCaprio pour le rôle de tintin. Ce n'est plus d'actualité. Steven Spielberg est à la recherche d'un acteur peu connu qui ne serait pas encore marqué par un rôle.

Le réalisateur ne désirait pas trop s'étendre sur Tintin. Le film sera l'adaptation d'un des doubles albums. Steven Spilberg ne voulant pas confirmer ou infirmer s'il s'agissait bien d'une adaptation des "Sept boules de cristal". Mais si chacun des longs métrages est centré sur une aventure publiée en deux volets, les trois films pourraient ainsi être Le Secret de la Licorne / Le Trésor de Rackham le RougeLes Sept boules de cristal / Le Temple du Soleil et Le Lotus Bleu / Tintin au Tibet.

Tom Hanks : Vous comprendrez que Steven ne veux pas parler de ce film qui est en projet, ça porte"chance mal".

Le projet Tintin, sera produit par Kathleen Kennedy pour le compte des studios Universal et Dreamworks Pictures. On saura juste du film le nom d'un des acteurs.

Steven Spielberg : "Je vous présente le capitaine Haddock" dit-il en montrant Tom Hanks. L'acteur a accepté le rôle du marin au langage le plus fleuri de la BD belge en succombant aux sollicitations récurrentes de Steven Spielberg.

Nous n'avons pas peu approfondir le sujet. En effet les consignes de la FNAC étaient clair: pas de question du public (les questions étant déjà sélectionnées à l'avance), pas de photos et pas de dédicaces. C'est donc avec ses maigres infos que nous repartons. Mais restez à l'affût sur Bandes des Cinés, nous vous tiendrons au courant des news à venir.

Propos recueillis par Caliméro 1er

Dédicace Ciro Tota

Encore un nom qui fait plaisir à entendre si on aime les comics français. Dessinateur, scénariste et coloriste autodidacte de 49 ans cet artiste d'origine italienne donne l'impression d'être resté un grand enfant.

Bercé par les comics de Jack Kirby et de Buscema son destin est de devenir auteur de bande dessinée. Fraîchement diplômé (bachelier en électronique) il arrivée en France, et se dirige tout naturellement vers la maison d'édition la plus proche de chez lui: "LUG" à Lyon. 
"Après avoir travaillé en atelier j'ai commencé par faire quelques épisodes de Blek Le Roc''.

Puis arrive sa période sur Photonik, l'homme lumière, qui me vaut le plaisir de me trouver devant lui. Je lui explique que je suis un grand fan. "Tu ne les as pas lu quand c'est sorti tout de même??" (rire).
Premier coup de vieux de Sieur Tota ?

La ressortie de Photonik chez Delcourt en 1999 puis chez SEMIC (les mêmes épisodes à quelques mois de décalage sic) ont pourtant donné l'occasion à de jeunes lecteurs de redécouvrir ce super-héros.
"Avec le succès d'Aquablue (dont il a repris les reines il y a un bout de temps tout de même) les responsables de chez Delcourt ont voulut relancer Photonik. Le but était de voir comment le public réagirait face aux anciennes histoires, il était même envisageable que de nouveaux épisodes soient créés".

Malgré le soin apporté à cette réédition il n'y eu que deux album de publiés : Descente aux abysses et Les enfants de l'apocalypse.

"Les couleurs avaient été complètement refaites. C'était le jour et la nuit par rapport à la première édition". Peut être les nouveaux lecteurs ont-ils eu du mal à apprécier un héros dont on ne connais pas les origines. En effet la période Mustang à été mise de côté.

"Les origines du personnage, étaient trop démodé ça n'aurait pas accroché le lecteur d'aujourd'hui". 
A la question "ne pensez vous pas que SEMIC a fait une erreur en rééditant prestement les mêmes épisodes que ceux de Delcourt ?" Tota a eu un petit rire en coin. Point positif tout de même, SEMIC à rendu les droits de Mikros et de Photonik leurs auteurs respectifs Jean-Yves Mitton et Ciro Tota.

Dommage que Photonik n'ai pas eu le droit à la renaissance qu'il méritait, il aurait été intéressant de voir comment le personnage aurait pu évoluer.

On devra se contenter des 50 épisodes originaux, dont certains ont tout de même été dessiné par Jean-Yves Mitton (Tota pas assez rapide??). 
Puis bien évidemment il nous est toujours possible de retrouver Tota en nous replongeant dans les aventures de'Fuzz et Fizzbi
, éditées chez Glénat, qu'il à réalisées avec Thierry Cailleteau et -mais est-il encore nécessaire de le préciser ? - dans les aventures d'Aquablue qu'il a repris à la suite d'Olivier Vatine.

Mais au fait, avant de nous quitter, pourquoi Photonik a-t-il des cornes??

"les cornes n'ont pas de signification particulière. C'est un 'truc' graphique pour qu'on puisse facilement reconnaître le héros" (rires).

Bien sûr à question idiote….

Chris Claremont

Scénaristes de renom reconnu pour leurs travaux sur les X-Men et sur Hulk était à Paris en mai 2002, nous les avons tous deux rencontrés.

Chris Claremont sera l’auteur en 2003 de la version novélisée de X-Men 2 (inédite en France). Heureusement que pour le deuxième livre la Fox a fait appel à quelqu’un qui s’y connaissait puisque les auteurs du premier tom (Kristine Kathryn Rush et Dean Wesley Smith) avaient donné quatre griffe par main à Wolverine… snif…Une queue, semblant sans fin, longeait la rue ou se trouve la boutique Album pour une signature de l’expert toute catégorie du monde mutant. C'était le moment idéal de lui proposer la mascotte du site Bandes des Ciné (Sac-Man) comme nouveau membre des X-Men.

Beyonder : Bonjour. Connaissez vous le plus grand super héro français ?

Chris Claremont : Heuu, non.      

Beyonder : C'est Sac-Man (je sort des photos de Sac-Man, le super héros le plus tendance du moment, il rigole en regardant l’image montage où on voit Sac-Man combattre The Fantastic Four).

Chris Claremont : Intéressant ce personnage. Que fait-il ?

Beyonder : Il fait tout "buguer" et crie tout le temps "C’est Youpy !!"

Chris Claremont : Quoi il est "Youpy" moi aussi j'étais Youpy (ou youpin, bref un hippie) à l'époque où j'avait encore des cheveux sur la tête (rires).

Beyonder : A part mon personnage y a-t-il d’autres aventures de super héros que vous lisez ?

Chris Claremont : J’en lis pas mal mais pas grand-chose me plait. Les gens qui font la queue commencent à s’impatienter, et tapent sur la vitrine du Comicshop. Chris Claremont leur fait un coucou narquois de la main.

Beyonder : Merci de votre attention et n’oubliez pas si vous cherchez un super héros français à intégrer au X-Men, pensez à Sac-Man.

Chris Claremont : J’y penserais (rires).

Entretien avec José Villarubia

Vous avez pu vous régaler les mirettes sur son travail pas plus tard que ce mois-ci sur son travail sur Captain America publié dans le dernier Marvel Elite (n°38). Le Guild-Mag vous invite à rencontrer ce coloriste de talent.

Beyonder : Comment décririez-vous votre métier ?

José Villarubia : Dans les comics, je suis coloriste, peintre, artiste digital, photographe. J'utilise différentes techniques en fonction du travail qu'on me demande.

Beyonder : Comment avez-vous réussi à intégrer le milieu de la BD ?

José Villarubia : La première chose que j'ai faite, c'était un dessin au crayon pour le Who's Who de laLigue/Légion des Superhéros. Plus tard, j'ai misHellshock en couleur. Et encore plus tard, j'ai créé les graphismes digitaux de Veils.

Beyonder : Quel est le travail que vous avez effectué dont vous êtes le plus fier ?

José Villarubia : Le Miroir de l'Amour d'Alan Moore

Beyonder : Qu’avez-vous apprécié dans votre collaboration avec Jae Lee ?

José Villarubia : Jae est un de mes meilleurs amis, alors quand nous travaillons ensemble, il dessine et encre spécifiquement pour moi, mon style de colorisation.

Beyonder : Une petite anecdote à nous raconter ?

José Villarubia : La première fois que j'ai rencontré Jae, je lui ai dit 'Salut, je suis Jose' parce qu'on s'était déjà parlé au téléphone, et il m'a ignoré. Etonné, je l'ai suivi jusqu'à la table, j'ai répété ce que j'avais dit et là, il a compris qui j'étais et il s'est excusé. Il a cru que j'avais dit "Yo -po -seo" c'est-à-dire bonjour en coréen et que j'étais juste un gars qui essayait de faire le malin.

Beyonder : Quels projets avez-vous ?

José Villarubia : Je vais travailler sur les deux prochains épisodes de Prométhéa avec J.H. Williams et les couvertures de presque toutes les ré-éditions en collection cartonnée d'ABC, La voix du feu et Le miroir de l'amour pour Top Shelf.

Beyonder : Comment trouvez-vous le public français ?

José Villarubia : J'adore la France et les français. Je suis complètement francophile ! (en français dans le texte)

Beyonder : Connaissez-vous des Comics Français ?

José Villarubia : Bien sûr ! 
J'ai grandi en Espagne avec des BD comme Tintin
,Astérix et Lucky Luke. Plus tard, j'ai découvert Moebius, Druillet, Bilal, Claire Brétécher et beacoup, beaucoup d'autres... J'essaie de me tenir au courant de l'actualité !

Beyonder : Quels sont vos comics préférés ?José Villarubia : En ce moment : L'ascension du Haut-MalBlanketsUnlikely, tout ce que fait Sammy Harkman, n'importe quoi de Paul Pope, pareil pour les frères Hernandez, Peter Milligan ou Alan Moore (évidemment).

Beyonder : Pensez-vous que nous retrouverons "Sentry" dans le Marveluniverse ?

José Villarubia : Oui, mais vraisemblablement pas sous la même forme, ou en tout cas pas dessiné par Jae Lee.

Beyonder : Quel conseil donneriez-vous à un jeune qui voudrait prendre votre place ?

José Villarubia : Pas touche (rires). Sérieusement, mon conseil serait d'apprendre à peindre et de s'intéresser à toutes les formes d'art : la peinture classique, l'illustration, la photographie, la vidéo, le cinéma, le théâtre, etc... pour l'inspiration.

Beyonder : Pour finir voici une question récurrente mais idiote que je pose à chaque fois pour conclure mes interviews : Pensez-vous qu’un daltonien peut faire votre métier ?

José Villarubia : Oui, bien sûr. Etre daltonien ce n'est pas comme être aveugle. Un de mes artistes préférés EST daltonien et j'adore justement son utilisation des couleurs. En fait, je lui ai même dédicacé Le miroir de l'amour. Il s'appelle Mel Odom, et il fait partie des artistes qui m'ont le plus influencé.

Beyonder : Je vous remercie pour votre gentillesse. Au revoir.

Propos recueillis par Bey et traduits par Zort

voir aussi Dédicace José Villarrubia

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